L'album
Raïssa
Raïssa
 
© Surzhenko - Yann / Le Lombard 2011
Raïssa
Raïssa

Louve - 1er album

Novembre 2011

Restée au village des Vikings du Nord, alors que son père et ses frères risquent leur vie sur Midgard ou dans l'Entremonde, Louve va devoir prendre sa vie en main et se découvrir, au crépuscule de son enfance.

Zaya a grandi dans ce village, dont les habitants sont de plus en plus des fermiers, de moins en moins de farouches combattants.

Elle aime bien Louve même si la petite fille brune a parfois de drôles de réactions. Elle sait ce qu'on dit de Louve, le soir au village, mais la fille de Thorgal a quelque chose de... spécial. Différent, mais attirant.

Mais là, quand même ! Tirer à l'arc, c'est pas un jeu pour les filles. Non, ce n'est pas bien. Avec sa méchanceté habituelle, son frère Misha vient de lui rappeler quelle est sa place. Car Zaia n'est qu'une petite fille comme les autres, après tout.

Pas comme Louve.

La collection "Les Mondes de Thorgal" regroupe les albums paraissant en parallèle de la série principale. Elle s'étoffe avec la venue d'une nouvelle série consacrée à Louve, et d'un premier album nommé "Raïssa".

La petite Louve n'avait pas souvent eu l'occasion de se montrer depuis l'album "Arachnéa", il y a 12 ans déjà. Pour le coup, elle s'offre une série à son nom avec une première couverture épatante.

Il est à noter que cette couverture, comme toutes celles des "Mondes de Thorgal", a été réalisée par Grzegorz Rosinski, le dessinateur de la série-mère. L'album lui-même est l'oeuvre de deux nouveaux venus dans l'univers thorgalien, le scénariste français Yann et le dessinateur russe Roman Surzhenko. La mise en couleurs est l'oeuvre de Graza, coloriste polonaise de Thorgal depuis les années 90.

"Raïssa" a paru le 4 novembre 2011, conjointement avec le 33ème album de Thorgal, "Le bateau-sabre".


Nouveaux auteurs

L'ambition des Mondes de Thorgal étant de proposer aux lecteurs un grand nombre d'albums (2 ou 3 par an), de nouveaux auteurs entrent donc en scène pour cet album forcément à part. Une démarche qui exige quelques efforts d'adaptation pour les lecteurs de BD franco-belge, pas vraiment habitués à un rythme de parution soutenu, mais qui devient aussi une tendance puisque les séries dérivées se multiplient autour des héros les plus emblématiques, de Lucky Luke à Lanfeust, en passant par Gaston, Spirou, XIII et beaucoup d'autres.
Une conséquence de cette tendance, pour raccourcir les délais entre deux albums, est de faire travailler plusieurs équipes d'auteurs en parallèle. Pour les Mondes de Thorgal, plusieurs équipes d'auteurs travaillent sur plusieurs séries se déroulant en même temps. Un pari ambitieux.

Le nouveau scénariste, Yann, est un auteur chevronné qui écrit pour la BD depuis la fin des années 70. Il a participé à de très nombreuses séries BD d'horizons très variés, on peut citer entre autres "Pin-up", "Les innommables", "Marsupilami", "Les éternels", "Odilon Verjus", "Lucky Luke", "Sambre", "Le sang des Porphyre", "Freddy Lombard", "Spirou et Fantasio"...

Yann a également récemment participé à la série dérivée de XIII, autre création de Jean Van Hamme, en scénarisant l'album "Little Jones" paru en 2010 (collection XIII Mystery, avec Henninot au dessin, chez Dargaud).

Collaborant avec Yves Sente et Grzegorz Rosinski pour respecter au mieux la charte qui encadre la réalisation des albums de la collection, Yann devrait également scénariser les albums d'une autre série qui reviendra sur la jeunesse de Thorgal. Une série qui se démarquera donc des autres puisqu'elle ne se déroulera pas simultanément. L'occasion d'explorer une autre enfance que celle de Louve avec un premier album annoncé au dos de "Raïssa", "Les trois soeurs Minkelsonn".

Roman Surzhenko est un dessinateur russe. D'abord illustrateur, il fait de la bande dessinée depuis une dizaine d'années pour des maisons d'édition russes. En Europe, il a participé au quatrième album de "La meute de l'enfer" et au troisième tome de "Metal" (aux Humanoïdes associés), ainsi qu'au cinquième album des "Carnets secrets du Vatican" (chez Soleil).

Le dessinateur expose de nombreuses oeuvres sur son site Internet (voir la traduction française approximative ici). De quoi découvrir son travail d'illustrateur et ses travaux édités en Russie.

Admirateur de l'oeuvre de Rosinski, Surzhenko a été remarqué par les auteurs de Thorgal grâce à la qualité de ses travaux. Un talent qui saute aux yeux dans ce premier album de Louve, avec des dessins fins et précis, et un encrage méticuleux. Très respectueux des codes de la série principale, Surzhenko nous propose une Louve épatante, fraîche et jolie, pleine de vie. Elle qui n'était jusqu'ici qu'un personnage très secondaire !

Les arrière-plans sont fins et détaillés, avec un très bel encrage nocturne pour les scènes de nuit. Les postures des personnages semblent parfois peu naturelles, avec des gestes très théâtraux, mais c'est aussi ce qui donne à ce dessin sa personnalité.

Après Giulio de Vita pour "Kriss de Valnor", cet album confirme que les dessinateurs des Mondes de Thorgal, peu connus du grand public, ont été soigneusement choisis.


Work in progress

Cette planche interactive permet d'apprécier deux étapes de création des planches, des esquisses à l'encrage final. Pour la découvrir, déplacez la souris sur elle de gauche à droite.

Invitée à la table du mage Azzalepstön, Louve s'agace de l'ambiance festive qui règne dans ce château peuplé de gens béatement heureux.

Cette case vous est proposée en trois versions. Pauvre Louve, quel ennui !


Au nom du père

Louve est la fille de Thorgal ! Difficile d'en dire plus sur ce personnage, tant elle est effacée depuis sa naissance. Comme principaux faits d'armes de la petite, on peut citer son rôle primordial dans "Arachnéa", puisque sa disparition au début de l'album et son sacrifice désintéressé à la fin motivèrent toute l'aventure. Mais à travers elle c'est surtout l'innocence de l'enfance, face à la perversion du monde adulte, qui était symbolisée.

Avant celà, on avait découvert Louve et ses pouvoirs dans "La marque des bannis". Un album fort et tragique où Jolan et sa soeur durent pallier l'absence de leur père. Louve se révéla capable de se faire comprendre des animaux, héritage de capacités atlantes que possédaient Slive et sa fille dans les premiers albums de la série. Des pouvoirs rarement exploités par la suite, peut-être tout simplement parce que la petite fille était... une petite fille.

Le personnage offert à Yann et Surzhenko était donc pratiquement vierge et commençait tout juste à s'affirmer dans les plus récents albums de Thorgal, notamment dans "Moi, Jolan".

Dès les premières cases de "Raïssa", on comprend que Louve s'est choisi un mentor. Son père. Un père devenu légende, pour ses exploits et par son absence. Elle semble avoir décidé de se construire à travers l'image qu'elle a de lui, l'homme fort, adroit, défenseur des faibles, sans dieu ni maître. C'est très nouveau mais parler de Louve est déjà un peu une nouveauté !

Commencé dans les parages familiers du village viking, l'album glisse rapidement vers le merveilleux et devient un conte d'enfance teinté de magie. Le petit chaperon Louve ne veut pas être "croqué" ! Objets mystérieux, crabes luminescents, animaux qui parlent et mage vivant dans un monde défiant les lois de l'univers... Yann propose ainsi une histoire qui rappelle certains des premiers albums de la série, comme "La magicienne trahie" ou "Les trois vieillards du Pays d'Aran", quand Thorgal voyageait dans le temps, parcourait des mondes parallèles ou débarquait dans un vaisseau spatial au détour d'un chemin. Une démarche finalement assez proche de ce que vit Jolan depuis quelques albums.

Mais contrairement à son frère, Louve se retrouve projetée dans ce nouvel univers sans qu'elle le souhaite vraiment. Comme son père, donc ! Incomprise et rejetée comme il le fut, sauvage et torturée comme il l'est encore, elle ne peut même pas s'appuyer sur l'expérience et la force de Thorgal, l'éternel absent. Alors elle va entreprendre dans cet album la quête de sa propre identité, une recherche qui va se révéler difficile et ponctuée d'échecs successifs.


Loups

Le premier loup à apparaître dans l'album est Griz. Une louve blessée, solitaire, chasseuse devenue proie d'enfants qui ne la considèrent que comme une nuisible. Se sentant tout aussi exclue de son clan que ne l'est Griz, Louve va dès les premiers instants s'attacher à l'animal et organiser leur survie à toutes deux.

Animal omniprésent dans les contes et l'imaginaire populaire, le loup a été pourchassé, abattu, stigmatisé pendant des siècles. Il a aujourd'hui pratiquement disparu en Europe de l'ouest (quelques milliers d'individus, surtout en Espagne), tout comme les grandes forêts qui l'abritaient.

Sa mauvaise réputation est peut-être due aux attaques d'humains, rares mais régulières, qui faisaient de lui l'un des rares animaux sauvages capables de s'en prendre aux hommes dans une Europe de plus en plus domestiquée. Mais si le loup a été pourchassé et accusé de tous les maux, c'est surtout parce qu'en défrichant son habitat naturel l'homme a naturellement réduit les territoires de chasse de l'animal, le poussant à chercher sa nourriture là où elle était disponible en quantité, au sein des troupeaux élevés par l'homme.

Le loup jouissait pourtant d'une réputation toute différente avant le Moyen Age. Il était craint mais aussi bien souvent respecté, voire adoré. Revers de la médaille, sous l'ère chrétienne il fut ainsi lié au paganisme, ce qui n'améliora pas la perception qu'on avait de lui. Symbole d'un temps révolu et ennemi des troupeaux, le loup subit les rumeurs qui faisaient de lui l'animal du diable.

La petite Louve, si peu à son aise dans son monde, mise à l'écart, raillée, mais aussi trop jeune pour imposer au groupe sa force de caractère, montre lors de sa rencontre avec Griz toute l'empathie qu'elle peut ressentir pour le monde animal. Ne pouvant lutter pour sa propre cause, la petite fille met toutes ses forces et son courage dans une cause qui la dépasse, tant la situation de Griz est la résultante naturelle de l'instinct des loups et un gage de survie pour le groupe, au sein du monde animal.

En cherchant à redonner à la louve bannie sa place auprès des siens, Louve entame une quête par procuration, celle de sa propre insertion au sein de sa meute viking. Le constat d'échec peut sembler d'autant plus cuisant.


Thorgal et les loups

Les loups n'apparaissent pas pour la première fois dans la série. Ils sont même présents depuis le tout début, symboles du monde sauvage et bien souvent plaie du voyageur esseulé.

Dès l'aube de la série, dans le premier album, une meute prend Thorgal en chasse et repousse son cheval, Fural, vers un piège fatal. Des loups attaquant un homme armé et à cheval, le cas devait quand même être rare ! Dans "La magicienne trahie", l'étrange Slive est également accompagnée d'un loup, compagnon fidèle à l'agressivité instinctive. Dans la même histoire, les Baalds sont de féroces guerriers couverts de peaux de loup. Une façon de se vêtir qui révèle la nature sauvage de ce peuple, une marque de respect aussi pour l'animal qu'ils ont tué, car se vêtir de leurs peaux marque la volonté de s'approprier la force, l'endurance et l'agressivité des loups.

Le loup est aussi l'un des mirages des jardins d'Asgard dans "Au-delà des ombres", et l'un des déguisements disponibles à la cour de Shardar dans "La chute de Brek Zarith". On retrouve ensuite les loups bien plus tard, à la fin de l'album "Louve", au cours d'une scène reprise dans "Raïssa" par Surzhenko. Une scène où la louve était avant tout une mère, donneuse de vie, forte et généreuse comme l'est Aaricia, des qualités que les deux mères semblent avoir transmises à leur "fille commune" et qui sauvent Louve de la vengeance de ses demi-frères sauvages. Un lien fort que Yann a souhaité amplifier dans cet album, où Louve porte l'odeur et donc l'héritage de mère-loup à travers le temps.

Enfin, avant "Raïssa", les loups sont présents dans l'album "La marque des bannis", à nouveau sous la forme d'une meute en chasse. C'est l'album où la petite Louve révèle ses étranges capacités, où le mélange de ses origines atlantes et de sa naissance bénie des loups semble lui avoir donné le pouvoir de communiquer avec les animaux. Fidèles au point de risquer leur vie pour elle, les loups devenaient un peu sa meute personnelle. Ce qui n'est pas le cas dans "Raïssa" !

Ce nouvel album va beaucoup plus loin dans les rapports entre l'homme et le loup, un choix assumé par le scénariste qui fait tourner toute son histoire autour du canidé, qu'il soit animal ou mythique, jusqu'à cette enfant-loup finale qui nous renvoie à l'une des croyances les plus anciennes et terrifiantes, celle de l'homme animal.
On commence donc l'album avec une louve solitaire. Aussi solitaire que la gamine, et qui l'initie à son monde sauvage. Avec des paroles très travaillées, peut-être trop, des tournures de phrases un peu dérangeantes tant elles semblent humaines.

Cette approche est servie par le dessin irréprochable de Surzhenko. Les animaux sont expressifs, réalistes et détaillés.

La petite fille découvre ensuite la meute de Raïssa, composée de très nombreux loups. La meute, en général une dizaine de loups, est souvent menée par un couple dominant, seul "autorisé" à se reproduire et généralement fidèle jusqu'à la mort. Ce sont des animaux très endurants, capables de parcourir de grandes distances en peu de temps, de patienter plusieurs jours entre chaque chasse et d'avaler plusieurs kilos de viande lorsqu'ils capturent un herbivore bien gras. Dans l'album, la meute est devenue le rabatteur du mage Azzalepstön, sous la férule cruelle d'une louve bien étonnante.
Raïssa est-elle réellement un loup ? Nous n'avons pas encore toutes les réponses... Et nous n'en avons pas encore fini avec les loups, car le prochain album, d'après son titre, devrait nous mener dans l'antre d'un loup mythique bien plus dangereux encore...


Le début d'un cycle

Le premier album de Louve était annoncé en 2010 dans "La bataille d'Asgard", 32ème album de Thorgal. Il devait s'appeler "La main coupée du dieu Tyr". Finalement, ce sera le titre du second album, dès 2012 peut-être.

Telle qu'elle est construite dans ce premier album, on comprend que l'histoire qui commence ici est certainement partie pour durer plusieurs albums et quelques années. Si Louve est bien sûr au coeur de "sa" série, le rôle d'Aaricia pourrait également ne pas être négligeable.

Les auteurs nous embarquent d'ailleurs dans une intrigue secondaire intéressante, tout juste esquissée dans cet album, avec Aaricia en guest star. En gardant les pieds sur terre, Aaricia contribuera sûrement à maintenir le lien avec la série-mère, avec une alternance Louve/Aaricia qui rappelle ce qui s'est fait dans les derniers albums scénarisés par Yves Sente.
L'épouse de Thorgal, encore une fois abandonnée par son homme pour la bonne cause, se retrouve bien esseulée au sein de son propre peuple. Les rancoeurs et jalousies anciennes sont toujours présentes. De nombreux vikings n'ont pas pardonné les erreurs du passé, que ce soient celles de Gandalf, son père, ou celles de Thorgal, son époux. Le fils du nouveau chef du village exprime ouvertement haine et mépris pour Louve et sa famille, avec des propos qui sont certainement courants le soir, autour du feu, dans les maisons du village.
La convoitise fait aussi son apparition avec un personnage de galant dragueur dont l'attitude déjà limite pourrait facilement déraper vers l'inadmissible.

L'autre intrigue, principale celle-ci, offre à Louve la découverte du monde magique d'Azzalepstön, étrange mage maître de l'illusion et de la manipulation. Un être aux capacités magico-scientifiques (animaux mécaniques, télévision, étagères à cristaux...) qui rappellent furieusement celles de Manthor, mais dont le charisme semble déjà supérieur à celui du mage rouge exilé. Tout comme Manthor, Azzalepstönn semble se créer une petite armée personnelle, soigneusement rangée sur l'étagère, et lui aussi semble avoir envie de s'attaquer au royaume des dieux scandinaves. Un personnage qui semble donc orienter la série "Louve" vers des aventures plus proches de celles de Jolan que de celles du papa viking.

Trompée par le mage au coeur de sa crise identitaire, Louve cède une part de son âme qui va forcément lui manquer, la part de sauvagerie qu'on cherche toujours à contenir, à dominer. Sans elle, la petite fille a certainement perdu une part essentielle de sa personnalité, révolte, colère, ténacité, courage... L'envie de vivre et de profiter de chaque instant, qu'elle devra reconquérir dans les prochains albums.

A suivre dans "La main coupée du dieu Tyr".

Voici les cinq premières planches de l'album "Raïssa".

Tentant de convertir une camarade à ses activités inhabituelles, la jeune Louve subit les moqueries des garçons du village. Si la petite fille est différente par ses jeux, elle l'est aussi, surtout, par ses origines.

Et celà, personne n'est prêt à l'oublier, au sein du clan des Vikings du Nord.

Une édition spéciale de l'album a paru en décembre 2011, en grand format noir et blanc.

La couverture bleu ciel toilée de blanc est très épurée, avec une Louve rouge accompagnée d'un logo blanc ouvragé, très réussi. Le pelliculage est mat, le logo et le buste de Louve sont brillants. Le slogan au dos est également inédit : "Un don unique. Un destin hors du commun."

Dans un format supérieur à celui de l'album grand public, cette édition luxe est entièrement en noir et blanc. Cela permet de redécouvrir le dessin de Surzhenko, son encrage net et précis, respectueux des codes de la série.

Vendu 75 euros, cet album a été édité en 300 exemplaires et 50 hors commerce réservés aux auteurs et aux proches. La maquette a été réalisée par Piotr Rosinski, le fils de Grzegorz, maître d'oeuvre des différentes éditions spéciales des derniers albums.

Il existe également une version luxe pour le marché néerlandophone ("Wolvin 1 - Raïssa"), avec une maquette très différente et un format plus classique.

Les deux albums sont accompagnés de quelques pages de croquis, des recherches de personnages, des cases en cours d'élaboration. Il y a également un ex libris reprenant le visuel de Louve et Avrenim, au dos des albums "classiques". L'ex libris est signé par les deux auteurs. Il est en noir et blanc dans l'édition française, en couleurs dans l'édition flamande.

Que fais-tu ici ? Tu es sur le territoire des loups !

Je suis Griz et ta présence parmi nous pourrait te coûter cher !

A moins que... Peut-être...