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© Rosinski - Van Hamme / Le Lombard 1990

Louve
16ème album

Première parution : novembre 1990


C'était un petit village sans histoires...
Aujourd'hui, les corps des hommes, femmes et enfants qui y vivaient jonchent un sol rougi par leur sang. Les Vikings de Wor-le-magnifique sont venus jouer leur rôle de prédateurs.

Au milieu de ce carnage, un être bossu, fou de chagrin, serre contre lui le corps de l'unique personne à l'avoir aimé.
Son père.

Voilà un album à part dans la série, original et extrêmement bien construit.

C'est tout d'abord l'un des albums les plus sombres, à tous points de vue.
Sombre car la plupart des scènes ont lieu de nuit ou sous la pluie, l'arrivée du soleil coïncidant avec la disparition de la menace, et surtout avec la naissance de l'enfant, à la dernière page donc ! La couverture participe bien sûr à cette ambiance, Rosinski en profitant pour signer l'une des plus belles de la série.
Sombre aussi car, pour la première fois, Thorgal utilise ses talents de guerrier pour mettre à mort un grand nombre d'adversaires. D'habitude, il s'applique à viser le pied ou la main et à ne donner la mort qu'en cas d'extrême nécessité. Mais cette fois, sa famille et son peuple sont en grand danger et ses adversaires tombent comme des mouches. Le héros se lâche, enfin !
Sombre enfin car Jean Van Hamme s'est inspiré de l'univers des films d'horreur pour bâtir un scénario où l'angoisse monte crescendo. Les Vikings de Wor, victimes du syndrome de "Souviens-toi l'été dernier", tombent un à un sous les coups d'un esprit vengeur pas si maléfique que ça. Du coup, une histoire parallèle à celle de Thorgal et des siens rythme l'aventure et trouve son dénouement en même temps que le récit principal.

Le loup est bien sûr un élément majeur de l'histoire. Il est intéressant de constater que dans cet album, la femme enceinte est accueillie par la louve dans sa tanière, et repoussée par les hommes de son propre village. Le monde dans lequel évoluent les personnages est violent, dangereux, cruel. On ne se fait pas de cadeaux ! Il y a l'idée classique que l'homme est un loup pour l'homme. Le nom donné à l'enfant à la toute dernière page est une marque de reconnaissance pour un animal qui, malgré sa réputation, n'est pas le prédateur le plus dangereux et le plus cruel de cette Terre...

Les naissances sont très nombreuses à l'époque. C'est nécessaire si l'on veut compenser la terrible mortalité infantile, particulièrement dans les pays nordiques où le froid et la disette font des ravages. A la naissance, la coutume est parfois de déposer un instant l'enfant à terre, de l'élever ensuite vers le ciel, avant de l'asperger d'eau. Cela lui permet de bénéficier de la puissance de ces trois éléments. Le père pouvait refuser l'enfant, notamment s'il était malformé (comme le bossu de l'histoire). Le bébé était alors abandonné aux bêtes sauvages.

Les Vikings du Nord ont choisi pour chef une brute ambitieuse, Wor-le-magnifique. Désigné par les hommes libres du clan, le chef viking a un caractère sacré. Il est chargé de mener ses troupes à la victoire, et d'attirer sur les siens les bonnes grâces de la nature. Pendant la bataille, le chef viking est bien protégé car sa mort ou sa capture sont le signe de la défaite. Ses hommes n'hésitent pas, alors, à l'accompagner dans l'exil ou la mort.
Mais s'il ne tient pas bien son rôle, s'il perd le respect de ses hommes, le chef peut facilement être destitué, voire sacrifié (on l'a vu dans la première histoire de "L'Enfant des Étoiles")...


Scream.

« On peut très bien être un homme sans vouloir à tout prix casser la tête de son voisin.
Et les Vikings ne seront jamais un grand peuple
tant qu'ils se contenteront de pillages et de massacres. »

Thorgal


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